2 septembre 2019

Chaîne d'approvisionnement · Innovation

Séance de questions et réponses sur les gains d’efficacité en filature grâce à une chaîne d’approvisionnement intégrée avec Chuck Ward, président, Gildan Yarns

Chuck Ward, président, Gildan Yarns, aborde les avantages de l’intégration en aval d’une chaîne d’approvisionnement dans les installations de filature appartenant à Gildan.

Q. : Pourquoi Gildan estime-t-elle important de réaliser elle-même ses activités de filature? Quels en sont les avantages pour l’entreprise?

Gildan s’est toujours efforcée de réduire les coûts, d’accroître l’efficacité et de mettre à profit la technologie pour créer les processus de fabrication les plus durables et les plus rentables possible. Lorsque nous avons examiné attentivement la phase de filature de notre entreprise il y a plusieurs années, nous y avons vu une occasion de construire nos propres installations modernes qui nous permettraient d’atteindre tous ces objectifs. Au cours du processus, nous avons pu intégrer des technologies et des solutions durables qui nous ont permis de réduire nos déchets, en grande partie en les recueillant et en les recyclant efficacement de façon à les incorporer dans d’autres produits. Cette méthode nous a permis de créer des installations qui ne génèrent pratiquement aucun déchet et qui comptent maintenant près de 1 500 travailleurs aux États-Unis ayant un emploi stable et de qualité au sein du secteur de la fabrication. De plus, nous avons été en mesure d’établir stratégiquement nos installations dans des régions situées à proximité de sites de culture du coton et de nos centres de distribution. Le transport et la logistique sont donc optimisés, et les coûts énergétiques sont réduits.

Q. : Selon vous, quels sont certains des domaines les plus prometteurs sur le plan de l’innovation dans le secteur de la filature?

Nos installations sont à la fine pointe de l’efficacité énergétique et de la gestion des déchets. Nous avons pu les concevoir de manière à tirer parti des nombreuses innovations technologiques des dernières années. Puisque la fibre est notre facteur de coût le plus important, la réduction de déchets est une façon très efficace de diminuer les coûts, et elle est bien avantageuse pour l’environnement. Nos installations génèrent probablement le moins de déchets de production par rapport à toutes les autres installations de la même taille.

Q. : Quels sont certains des défis auxquels vous faites face dans le secteur de la filature?

Les principaux défis auxquels nous faisons face sont le recrutement, la formation et la fidélisation des employés qualifiés dans nos sept usines de filature aux États-Unis qui comptent actuellement plus de 1 500 employés. Le faible taux de chômage n’aide pas à la situation. De plus, la technologie utilisée dans nos installations de filature est assez complexe, ce qui explique nos besoins en personnel technique qualifié. Nous sommes très heureux d’avoir réussi à créer des programmes de formation et nous avons travaillé avec les établissements d’enseignement locaux pour continuer à renforcer les exigences en ce qui concerne les compétences de la collectivité locale. Comme le coton est un produit assujetti à des fluctuations de prix hors de notre contrôle, son coût représente également un défi constant. Nous avons donc des équipes qui passent beaucoup de temps à surveiller les marchés, à communiquer avec les agriculteurs et à se familiariser avec les divers facteurs pouvant influencer la culture de coton.

Q. : Pouvez-vous décrire les différentes techniques de filature qu’utilise Gildan dans ses activités de fabrication?

Il y a trois techniques de filature que nous utilisons dans les usines de Gildan :

Grâce à la filature à fibres libérées, les fils de coton sont créés en séparant les rubans avec une ouvreuse de fibres et en les rassemblant au moyen d’un rotor de filage à vitesse de rotation rapide. Les fibres se consolident dans la rainure de rotor, à mesure qu’elle tourne à une vitesse pouvant atteindre jusqu’à 145 000 tours/minute, ce qui permet de créer un fil. Les fibres libérées conviennent le mieux aux produits comme les sous-vêtements et les tissus plus épais.

La filature à anneaux est la plus ancienne technique de filage. Tout d’abord, le ruban est étiré et légèrement tordu pour créer un matériau intermédiaire appelé « mèche ». La mèche est ensuite étirée davantage, puis tordue à mesure que les fibres sont enroulées autour de l’anneau au moyen d’une broche tournant à une vitesse élevée. La filature à anneaux est la technique de filage la plus souple qui est utilisée pour fabriquer une vaste gamme de fils épais et fins. Les fils produits par cette technique se caractérisent par leur résistance et leur douceur. Aujourd’hui, nous les retrouvons généralement dans les tissus légers et doux. Le type de coton nécessaire pour créer un produit d’une telle douceur est plus cher que celui utilisé dans la filature à fibres libérées. Ainsi, les tissus et les vêtements fabriqués à partir de ce type de fil sont plus coûteux.

Enfin, la technique de filature à jet d’air permet de fabriquer des fils de vortex en tordant les fibres de façon à les enrouler. Une extrémité de chaque fibre est emprisonnée dans le cœur du fil, tandis que l’autre se trouve sur la couche extérieure. Cette technique de piégeage contribue à rendre les fils de vortex très résistants au boulochage et elle est beaucoup plus moderne que la filature à fibres libérées et à anneaux.