Pleins feux sur le Mois de l’histoire des femmes : séance de questions et réponses avec Andrea Pirie Woodbridge, chef des services financiers, fabrication chez Gildan

1 avril 2025

Avec une main-d’œuvre de près de 50 000 employé.e.s, le grand fabricant de vêtements Gildan connaît bien l’immense talent qu’il accueille – des employé.e.s d’usine à l’équipe de direction. 

Pour célébrer le Mois de l’histoire des femmes, nous avons interviewé une de ces dirigeantes, Andrea Pirie Woodbridge, chef des services financiers, fabrication, basée au Honduras. Dans le cadre de ses fonctions, Andrea dirige les services financiers du groupe Fabrication chez Gildan, en stimulant le rendement de l’entreprise tout en équilibrant les coûts et la production dans les différentes installations de Gildan dans le monde. Forte d’une carrière dynamique qui s’étend sur plus de 25 ans et dans 5 pays, Andrea a grandement contribué à Gildan, tant pour cette dernière que pour ses employé.e.s. 

Qu’est-ce qui vous a amenée à poursuivre une carrière en finances?

Je décrirais mon parcours en finances comme une combinaison de travail acharné et de sérénité. J’ai obtenu un baccalauréat et une maîtrise, les deux en administration des affaires. En tant que jeune professionnelle ayant des antécédents en administration, j’ai obtenu mon premier stage en finances, et à partir de là, je ne suis jamais retournée en arrière. 

J’ai ensuite travaillé pour une grande entreprise de fabrication, où j’ai eu l’occasion de collaborer avec des gens de partout dans le monde, d’apprendre d’eux et d’appuyer diverses fonctions commerciales, y compris le marketing, l’innovation, les TI et la fabrication. Alors que j’acquérais de l’expérience et des connaissances, la portée de mon rôle s’est élargie, et j’ai fini par être prête à assumer des rôles de leadership de plus haut niveau.

Pouvez-vous nous parler des opportunités et des défis que vous avez rencontrés dans les domaines des finances et de la fabrication?

Dès le tout début de ma carrière, je me suis rendu compte que le domaine des finances était à prédominance masculine, surtout dans les postes supérieurs de gestion. D’après mon expérience, la plupart des femmes ralentissent ou abandonnent complètement leur emploi après un certain temps en raison de priorités conflictuelles et de l’absence de mesures d’adaptation appropriées à leurs priorités. Tout particulièrement dans le secteur de la fabrication et des finances, les opportunités offrant de la flexibilité au travail sont souvent limitées, ce qui ne fait qu’augmenter les obstacles au développement professionnel des femmes. 

Pour contourner ces obstacles, j’ai cherché des possibilités d’atteindre le potentiel que je savais avoir. Je me souviens très bien du moment où, en tant qu’employée subalterne relevant d’un chef, j’ai offert d’assumer la responsabilité d’une tâche destinée à une personne de niveau beaucoup plus élevé. Le simple fait de demander une opportunité et de l’avoir réalisée m’a aidé à propulser ma carrière. À ce jour, je continue d’utiliser cette stratégie de prise en charge et j’encourage mon équipe à faire de même.

Pouvez-vous nous parler davantage de votre expérience à la tête des services financiers au Honduras?

Au cours des cinq années que j’ai passées à la tête des services financiers du secteur de la fabrication chez Gildan, j’ai toujours été impressionnée par le grand nombre de talents que cette entreprise attire. Dans mon rôle de leader, je m’efforce de renforcer les voies qui peuvent permettre à cette diversité de talents de collaborer et de prospérer.

Au sein de mes équipes, je crée une atmosphère où les employé.e.s peuvent être authentiques au travail, et où la diversité peut aider les gens à atteindre leur plein potentiel. En fait, l’un des aspects les plus gratifiants en tant que leader, c’est de voir mes équipes trouver des solutions créatives pour surmonter les défis. Selon moi, cela est est possible en grande partie grâce à notre diversité de talents.   

Que signifie pour vous le Mois de l’histoire des femmes et pourquoi croyez-vous qu’il est important de le célébrer?

En plus de célébrer les contributions des femmes dans différents secteurs et domaines, le Mois de l’histoire des femmes est l’occasion de mettre de l’avant les disparités et de manque d’équité entre les hommes et les femmes et d’équité qui persistent encore aujourd’hui dans la société et dans les milieux de travail. Il n’y a pas de solution universelle, et cette célébration nous permet de pousser plus loin la conversation et de proposer des mesures collectives qui tiennent compte de la diversité des talents et des personnes. Après tout, la diversité encourage l’innovation et renforce les groupes. 

À votre avis, comment pouvons-nous créer un milieu de travail plus inclusif pour les femmes?

Selon mon expérience, l’inclusion commence par un bon leadership, et à cet égard, Gildan a une longueur d’avance impressionnante. Nous avons de solides employé.e.s à tous les niveaux, et c’est notre rôle, en tant que leaders, d’encourager ces talents en uniformisant les règles du jeu.

Par exemple, l’une de mes stratégies les plus efficaces consiste à encourager les candidates, dès l’étape de l’entrevue, à s’exprimer ouvertement et à s’attribuer le mérite de leur travail, en renonçant aux attentes que la société a souvent enversles femmes, et en créant plutôt un environnement où elles peuvent être elles-mêmes. De petites mesures comme celles-ci peuvent faire une grande différence en favorisant des environnements inclusifs et transparents, où tout le monde s’épanouit vraiment grâce à son mérite.